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Ewaldar
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Les Âmes Perdues - Prologue Empty Les Âmes Perdues - Prologue

Lun 31 Oct 2016 - 21:34
Bonsoir à toutes et à tous,

Le prologue des Âmes Perdues sur VX Ace est terminé. Je travaille sur le portage MV et la suite sera faite uniquement sur MV.

Concernant le roman des Âmes Perdues, je l'ai entièrement réécrit afin d'actualiser tous les changements depuis une année. Je vous laisse le lien dropbox pour le consulter, c'est un PDF. Il y a une dizaine de chapitres, chacun situant une intrigue sur un ou plusieurs personnages.


Bonne lecture, et à bientôt sur le forum !
Ewaldar

P.S. : J'ai édité en ce jour, 16.03.2018 le roman pour y corriger quelques passages et améliorer la mise en page.


Dernière édition par Ewaldar le Ven 16 Mar 2018 - 20:45, édité 2 fois
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Mer 9 Aoû 2017 - 23:15
TrashX m'a fait une superbe couverture avec aperçu du résultat en 3D Les Âmes Perdues - Prologue 344805 Les Âmes Perdues - Prologue 344805

Version N° 1:
Version N° 2:
Vue d'ensemble:

Le roman a été réécrit et adapté selon le jeu vidéo. Une dizaine de chapitres dispo, le lien est à jour sur la dropbox.

Yamashi Fenikkusu
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Jeu 10 Aoû 2017 - 1:41
Bordel mais ça rend bien ces couvertures.
Je tâcherais de lire un de ces 4, c'est au format PDF sur le DropBox?
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Jeu 10 Aoû 2017 - 2:28
Yup^^

Je viens de le télécharger. Mais je vais me faire spoil ton jeu si je le lis en fait?
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Jeu 10 Aoû 2017 - 10:45
Ce n'est pas tout à fait identique dans la manière dont les événements se déroulent. Après le jeu, il va sortir après, vu que j'ai déjà la moitié du tome I prêt et qu'une démo technique/un prologue pour le jeu.

Dans le bouquin, les flashbacks ne se dérouleront pas dans les mêmes temps que dans le jeu. L'histoire sera un peu la même mais à des rythmes différents.
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Jeu 1 Mar 2018 - 21:39
Bonsoir à toutes et à tous,

Le lien du roman a été mis à jour. Une soixantaine de pages environ à découvrir.

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Ven 16 Mar 2018 - 20:52
Bonsoir à toutes et à tous,

Je vous laisse le premier chapitre comme illustration de la bête.

JEHAN DE PRUNELLIER

À peine avait-il achevé de lire cette missive qu'il la laissa tomber ; elle ne contenait guère de bonnes nouvelles, d'autant plus qu'il ne disposait ni des ressources militaires ni économiques nécessaires à la gestion de ce possible conflit. Jehan resta un instant immobile puis se pencha pour ramasser la lettre, qu'il relut avec la même haine, car il savait qui l'avait écrite :

« Au Baron de Brenaïs,
Si vous pensiez que la politique de restriction établie par sa Majesté Baudoin de Mortelande était devenue caduque quant à votre baronnie, puisque vous avez – avec grand mépris pour notre culture nordique – entrepris de la rendre indépendante, vous vous trompiez lourdement.
Je ne vois nulle raison que les impôts perçus des uns soient différents des vôtres de par cet odieux statut d'indépendance manigancé par vos soins. Aussi, dans le maintien de nos présentes relations, il serait grandement apprécié que vous souscriviez à cet impôt royal et vous présentiez en personne à la Cour d'Anor afin de répondre au plus tard

à la fin du 3e mois synodique de l'année 12 du 872e Cycle, Ère Mortelande,

à cette présente requête, faute de quoi, vous seriez considéré comme félon, destitué de vos titres, déshérité, puis condamné pour manquement à la Couronne.

Dans l'attente de vous voir en personne, je vous prie d'agréer, Monseigneur le Baron, mes plus profondes salutations ».

Yvain de Damartun
Seigneur du duché d'Anor

Jehan soupira et reposa la lettre sur son bureau en bois de sapin. Son sceau –  un ours sur ses deux pattes – encore percevable malgré sa fracture en deux. En tant que duc d'Anor, la capitale du royaume d'Éridia, Yvain de Damartun était certainement l'un des hommes les plus puissants de la Cour ; il n'était donc avisé de se défier de sa personne.

Depuis bientôt dix longues années, Jehan de Prunellier était Seigneur de la baronnie de Brenaïs, une bourgade indépendante du royaume comptant environ six cents âmes. Il était arrivé par bateau avec quelques monteurs d'éléphants, des lanciers de l'île de Tyass, sur l'archipel du Commerce et celle qui devait devenir sa femme.

Ayant emmené avec lui la tradition, la culture et la religion des îles, il se battit pour rendre indépendante sa baronnie, afin d'éviter les problèmes à son peuple. Jehan aimait le contact de ce dernier, cherchant ses soucis afin de les régler, lui souhaitant une vie meilleure. Les brénaïciens vivaient modestement, travaillant dans ses champs, ses rivières, son herbe verte de ses plaines et ses vallées, broutées par de nombreux bovins s’épanouissant dans ses contrées, libres de tout contact avec les villes et les industries du Nord. Ici, les gens allaient chercher l’eau à la rivière, pêchaient et chassaient, suspendaient la viande fraîchement acquise au cours de longues heures de traque le long d’épaisses cordes et les fumaient afin de les conserver dans leurs petits abris souvent situés au sous–sol des maisons.

Après des mois de lutte et grâce au soutien du marquis de Tharvel, Philibert de Tharvel ainsi qu'à celui de la duchesse de Tanaria, Dame Ermessende de Hauterive, il avait réussi à convaincre la Cour d'Anor de la pureté de sa demande, alors acceptée. Cependant, il se fit maints ennemis politiques, notamment les ducs de Carallis et d'Anor, ainsi qu'une partie de la royauté et certains hauts bourgeois. Les ignorants, il avait alors été le premier à créer un tel statut au sein d'Éridia et il en était fier.

Aujourd'hui, cependant, il semblait devoir en payer les conséquences. L'un de ses ennemis n'était autre qu'un homme aux nombreuses ressources, rusé, habile et complètement xénophobe. Mais il était décidé à ne pas se laisser faire, il irait.
– J'irai ! Dussé-je passer pour une pécore ! J'irai, et j'établirai une proposition décente, afin que tout le monde y gagne ses écus !

Jehan tapa du poing sur sa table, renversant le pot d'encre et sa plume d'aigle. Il lui fallait maintenant écrire à son ami le marquis de Tharvel, requérant son aide financière et militaire, si les événements devaient mal tourner. Il prit sa plume et gratta le parchemin, lorsqu'on cogna à la porte :
– Quoi donc ? Qu'est-ce que cela ? La porte s'ouvrit et un garde amenait deux garçons âgés d'environ quinze ans qui se bagarraient. Il reconnut son fils, Isir, le plus petit des deux et Almar, un voyou du quartier des Pommes.
– Pardonnez mon intrusion tardive, Monseigneur, mais j'ai pensé que vous seriez intéressé à voir ceci, dit le garde après avoir fait le salut militaire.
– En effet, vous avez bien fait, répondit le baron. « Laissez-nous, je vais m'occuper immédiatement de la situation ». Le garde s'en alla, refermant la porte. Comme il avait largement appuyé le « immédiatement », Isir sut que la scène n'allait pas être des plus jolies.
– Père...
– Tais-toi ! Tu parleras lorsque je t'en donnerai l'ordre ! Almar, ici ! Explications !

Le jeune Almar était une petite frappe de quinze ans, très connu de la garde du baron pour de multiples méfaits. Comme ils n'étaient jamais graves, aucune sanction n'était prise autre qu'une journée de labeur dans les champs d'un paysan.
– C'est pas ma faute, c'pas ma faute ! C'est Isir, faut qu'y vienne m'chercher des noises. J'étais paisible à marcher dans le village et y vient me provoquer.
– Provoquer ? De quelle manière ? Encore cette histoire de fille ? Je ne veux plus en entendre parler !
– Mais père, je l'aime ! s'exclama Isir de Prunellier. « C'est d'ailleurs la raison de notre bagarre, car j'étais en sa compagnie et il nous a vu ».
– À ton âge, ce n'est pas de l'amour, mon fils ! À l'avenir, tu es interdit de la voir, j'en aviserai ses parents. Almar, une journée chez le Gros Bold te fera du bien, quant à toi, poursuivit Jehan, « tu vas nettoyer la forge demain, j'inspecterai ! Allez, ouste ! »
– Mais... Ce n'est pas juste, père ! Vous n'avez pas le droit... !

Les deux partirent, l'un dans le calme, réjoui d'avoir été si peu puni et l'autre dans la haine de son paternel, incompris. Jehan soupira, regarda son parchemin vide et laissa tomber pour ce soir ; il était tard et il ne parviendrait rien à écrire de convenable pour un marquis dans ces circonstances. Il alla se coucher, éteignant la chandelle de sa table de chevet. Sa femme lui manquait, et sa fille aussi, même si ce n'était pas à proprement parler la sienne. Elles étaient en voyage marchand dans le comté de Callas pour y apprendre de nouvelles techniques de vente. Elles avaient promis à Jehan de revenir avec de beaux présents. Comme à chaque fois qu'ils étaient séparés, il avait une peur au ventre, car il ne supporterait pas s'il devait leur occurrer quelque chose.

Aude de Prunellier, sa femme, avait eu une fille, Bérangère, avec son premier mari et étaient tous originaires de l'île de Tyass. Un jour, Jehan les avaient emmenées avec lui, les séparant de ce violent homme qui les battait chaque soir, après s'être enivré. Arrivés à Brenaïs, ils s'étaient mariés à la chapelle du Petit Bois et eurent un fils, Isir maintenant âgé de quatorze ans. De par la nature recomposée de la famille, les liens n'étaient pas des plus étroits entre les deux enfants, quoiqu'ils ne se détestaient pas pour autant. « Des querelles d'enfants » avait un jour déclaré Jehan.

Le Baron était propriétaire des terres alentours de Brenaïs y compris la forge lunaire et celle de Callas. Elles lui permettaient des rentrées d'argent assez importantes, qu'il utilisait pour les réparations dans le village et payer le maître d'armes et d'études de ses enfants.
Ces forges avaient la particularité d'absorber la lumière de la lune et des étoiles et de la synthétiser dans des armes et des armures qui recevaient alors des propriétés « extraordinaires » lors de leur création. Elles pouvaient ainsi être vendues à prix élevé aux riches bourgeois un peu fantaisistes. Et, il était le seul à Éridia à posséder cette compétence particulière.

La nuit passa sans encombre. Jehan se leva à l'aube, s'habilla et prit rapidement son déjeuner – composé de pain blanc, de lait, de jus de raisin et de fruits secs –, car il avait beaucoup à faire en ce jour.

Il écrivit tout d'abord la lettre pour le marquis et celle pour le duc, qu'il confia à son meilleur courrier. Ce dernier partit sur l'heure avec l'un de ses chevaux. Tenant en considération l'importance de ces messages, il comptait sur son coursier qu'il effectue le trajet en un peu moins de deux semaines. Puis, il vérifia que les petits ait débuté leur punition et s'en alla faire un tour du village, saluant ses habitants.

Enfin, il prit place dans son siège et écouta les diverses requêtes du peuple : fortifier le moulin pour l'hiver, placer un garde à l'entrée du garde-manger, allouer des maçons pour la réparation de quelques maisons et d'autres encore. La journée tirait à sa fin et il ressentit une grande fatigue. Jehan se dirigea ensuite vers la chapelle du Petit Bois où il s'agenouilla et joint ses mains dans une prière que les filles reviennent saines et sauves – le lendemain – de leur voyage.

Contrairement aux autres villes et villages d'Éridia qui pratiquaient le Divinisme, la religion quasi omniprésente du royaume, la confession de Brenaïs était celle du Lunisme. Il s'agissait de la religion de l'Île aux Rubis et du Commerce selon laquelle il n'y avait pas plusieurs divinités, mais une seule, la lune. Elle était la cause de la vie et de la mort, agissait sur le quotidien et les émotions, les pensées, les mœurs. Elle dictait la ligne de conduite et ses fidèles se nommaient les Lunistes ou les Enfants de la Lune.
Il prit son repas en compagnie de deux fidèles et les écouta chanter les louanges des étoiles. Ils parlaient en latinum, une langue morte utilisée majoritairement pour la transcription de textes dans les manuscrits religieux.

Le 14e jour du 10e mois synodique débuta par un soleil radieux. Il faisait assez chaud et aucun nuage dans le ciel ne venait assombrir la beauté de cette journée. Les gens ne travaillaient pas aujourd'hui, car ils préparaient le retour d'Aude et de Bérangère ; une jolie fête d'accueil manigancée par le baron, qui n'avait que trop attendu leur retour.
Il y avait dans sa maison de nombreux tonneaux de bières, des porcs salés, une bonne quantité de fruits et de légumes, sans compter quelques chanteuses et danseuses. Le peuple avait besoin de journées comme celles-ci pour oublier la rudesse du travail d'artisanat et celui des champs.

Au crépuscule, deux chevaux arrivèrent au trot à l'entrée de la palissade de bois, ouverte sur la façade ouest, gardée par deux soldats. Au passage des cavaliers, ils les saluèrent.
– Salutations, Gente Dame, Mademoiselle ! dirent les gardes après s'être inclinés. « Monseigneur le Baron vous requiert dans sa salle où vous attend dès lors une surprise. J'espère que votre voyage s'est déroulé sans encombre que le choix des présents à ramener ! »
– Salut, Darud, ! Je suis contente de te voir, et le village aussi. Le temps a été épouvantable à Callas ! Une surprise, dis-tu ? Il me tarde d'en découvrir le contenu ! Je vous laisse à votre garde, et vous souhaite bonne chance !
– Je vous remercie, Madame ! répondirent d'une même voix les deux soldats, après s'être inclinés à nouveau.

Aude et sa fille pénétrèrent dans le village, trottèrent jusqu'à la maison où elles donnèrent leurs montures au petit Rodron, huit ans et nommé page l'an passé par le baron. Il était motivé, curieux et les tâches ingrates ne le dérangeaient nullement. À 14 ans, il deviendrait écuyer, puis poursuivrait son entraînement aux armes, à l'équitation et à l'apprentissage des bonnes manières, jusqu'à être nommé Chevalier par le baron après avoir réussi la cérémonie de l'adoubement aux alentours de vingt et un, voire vingt-deux ans.
Souriantes, elles répondirent à l'accueil chaleureux de leur peuple et se dirigèrent vers le trône. Son occupant se leva à leur vue et les embrassa ; après avoir desserré son étreinte, il fit la bise à sa fille et baisa passionnément sa femme.

– Maintenant que nous sommes tous ici sains et saufs, il est temps de débuter le repas. Je ne ferai nul long discours inutile, car je sais que vous ne les aimez pas et moi non plus d'ailleurs (des rires s'élevèrent). « Soyez bénis et mangez à présent en paix et dans l'abondance, puisse la lune vous protéger ! »

Tous les convives s'installèrent sur les longs bancs des grandes tables en bois et commencèrent à se servir de tout en généreuse quantité. Des serveuses et serveurs passaient entre les tables afin de remplir les verres qui se vidaient en général fort bien rapidement. Ils veillaient également à ce qu'aucune chair ne vînt à manquer. Pendant quelques minutes, nul bruit si ce n'étaient le ronronnement du feu et la mastication des nombreuses bouches affamées. Puis, une fois que ces dernières furent rassasiées, elles commencèrent à parler de tout et de rien – surtout de rien – papotant du quotidien et de la générosité de leurs suzerains.

Puis vint l'heure des cadeaux pour le Seigneur et des histoires de marchands pour les enfants. Bérangère déposa devant le trône un long poignard en acier, incrusté de gemmes blanches le long de son manche où étaient gravées de fines lignes écrites dans une langue inconnue. À sa vue, le baron eut un spasme de peur et commença à trembler.
– Cette arme, dit-il, d'une voix faible, « ma fille, où l'as-tu trouvée ? »
– Elle m'a été donnée, père, contre maints objets de hautes valeurs que j'avais acquis. Je ne souhaitais pas ce poignard mais l'homme vint à me convaincre de son utilité et j'ai alors pensé à vous comme présent.
– Était-ce un marchand de Callas ou un étranger ? demanda avidement Jehan.
– Un peu des deux, je dirais. Je ne l'ai pas tant questionné que cela. Si vous ne l'aimez pas, signalez-le-moi et je vous offrirai quelque chose d'autre ! s'écria Bérangère, quelque peu déçu par le manque de réjouissance de son Suzerain.
Aude arrêta son conte pour observer la scène. Elle semblait se comporter étrangement, remuant nerveusement les mains et les pieds.
– Non, Bérangère, ma douce ! J'étais seulement un peu inquiet. Enfin, ce n'est que mon imagination de père apeuré par l'absence de sa fille. J'accepte ce présent avec joie. Puisse la lune te protéger.
– Puisse la lune vous protéger ! répéta la jeune fille.

Aude de Prunellier, sa femme, s'avança à son tour avec une magnifique cape noire de voyage, brodée par les célèbres tisserands de Sarith et parée de boutons d'or.
– Mon mari, je t'apporte cette modeste cape, puisse-t-elle t'éviter les mauvais présages lors de tes futures chevauchées.
– Et comme toujours tu connais mes goûts, Aude, ma chérie. Cela aussi je l'accepte avec grande joie et puisse la lune te protéger.
– Puisse la lune te protéger, mon mari ! répondit très doucereusement Aude.

ʡ ʡ ʡ ʡ ʡ

Reold le Gros, l'aubergiste du Coq Rouge, quitta la salle, mal à l'aise de la situation. Il avait connu Jehan depuis son arrivée de l'île il y avait près de trente ans et recueilli comme son propre fils, lui ayant offert travail et gîte et le connaissait maintenant mieux que quiconque. Aujourd'hui, il savait que cette dague n'était pas anodine, car il avait lu l'effroi dans les yeux de son seigneur. Qu'est-ce que cette arme pouvait bien signifier ? Qu'est-ce qui pouvait faire tant peur à ce puissant baron, lui qui avait bravé tant de dangers et était si courageux ? Il entra chez lui et alluma un bon feu, repensant à cette journée où il fit la rencontre de ce jeune homme intrépide. Des questions, il n'en avait pas posées, et jamais il n'avait voulu connaître la vérité, se disant qu'un jour, peut-être, son seigneur viendrait à la lui confier.
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